Revenus il y a à peine un mois du Dakar, un rêve de gosse réalisé par deux Cantaliens
ticipé de l’intérieur, comme mécano pour l’un et pilote de photographes de presse pour l’autre, Adrien Imbert et Marion Andrieu de Murat sont encore sur un petit nuage. Ils racontent leur expérience.
Lorsque Marion Andrieu et Adrien Imbert parlent du Paris-Dakar, ils ont des étoiles plein les yeux. Il faut dire que l’expérience qu’ils ont vécue, dans les coulisses de la 42e édition de « la course la plus dure du monde », leur a laissé des souvenirs impérissables. « C’était magique, un rêve de gosse », assure Adrien, chef d’atelier dans le garage Transervices de Philippe Andrieu à Murat.
Famille
Alors, quand le patron et sa fille, Marion, responsable marketing, ont proposé au jeune homme de 22 ans, de partir en Arabie Saoudite pour assurer la maintenance des quinze véhicules préparés et équipés par l’entreprise murataise, des pick-up Isuzu, à la demande des organisateurs, ASO, « il n’y a pas eu besoin de réfléchir longtemps », dit-il. « On voulait quelqu’un qui avait la passion, autonome et compétent. Et puis on l’avait déjà vu à la manœuvre sur des courses avec nous », explique Marion. Car dans la famille Andrieu, question mécanique et rallyes tout terrain, on s’y connaît.
Adrien Imbert en bleu de chauffe
Le 26 décembre, Adrien et Marion, choisie au dernier moment par l’organisation pour son savoir-faire et sa connaissance du rallye tout terrain, pour conduire des véhicules de presse au fil de la course, embarquent alors à Marseille, direction Djeddah en Arabie Saoudite, cinq cantines remplies de matériel sous le bras pour réparer et entretenir les voitures qui souffrent à chaque étape, même si celles-ci n’étaient pas engagées dans la compétition.
Aventure
Chacun vit alors son aventure au rythme effréné de ses missions. Réparer, entretenir, checker les véhicules et assurer la logistique pour Adrien qui s’est déplacé en avion entre les étapes quotidiennes?; préparer les étapes avec les photographes de presse et avaler 700 à 800 kilomètres chaque jour pour Marion. Le tout sans beaucoup dormir, mais avec tellement d’enthousiasme et de passion?!
« Je connais bien ce milieu-là, très fermé. Je connaissais donc beaucoup de gens qui participaient. C’est un peu frustrant d’ailleurs de voir les copains courir, car c’est mon rêve de participer au Dakar »
Depuis gamine, je regarde le Dakar à la télé, toujours avec une larme d’émotion qui coule, mais j’ai pas dit mon dernier mot. Mon père l’a fait quatre fois, c’est le but ultime
Marion Andrieu
lance Marion qui ne désespère pas de prendre un jour le départ de cette course mythique, aux budgets colossaux.
La seule pilote
Marion Andrieu, seule femme pilote
Durant une vingtaine de jours, si la jeune femme, « la seule femme à conduire de tout le Dakar sur l’organisation », a donc pu toucher du doigt son rêve, approchant les plus grands pilotes et des véhicules qui la font rêver, « dans un pays magnifique », elle avoue avoir « eu autant de plaisir qu’autant de peur ». Car, explique-t-elle, « c’est une grosse préparation physique et mentale mais, même si je le savais, j’ai touché du doigt la dureté et l’injustice de cette course. À tout moment, même en ayant tout super bien préparé, le rêve peut s’écrouler, à cause d’un petit caillou qu’on n’avait pas prévu ».
Isabelle Barnérias